Qu’est-ce que l’hypertrichose ?

À la puberté, les femmes et les hommes font face au développement de leur pilosité. Celle-ci est propre à chacun.e et dépend de nombreux critères ethniques, génétiques et hormonaux. Aussi, certaines personnes font face à des pathologies qui se manifestent sous la forme d’une pilosité excessive. L’hypertrichose est l’une d’entre elles. De quoi s’agit-il et comment la traiter ? 

La pilosité chez l’humain

Le corps humain évolue tout au long de la vie et sa pilosité aussi. Les poils commencent à pousser réellement à la puberté, en respectant 3 cycles : 

• Phase anagène : les poils sont en pleine croissance et grandissent d’environ 1 cm par mois durant 4 à 6 ans chez les femmes et 2 à 4 ans chez les hommes. À cette période, le follicule pileux, relié au bulbe, est gorgé de mélanine.
• Phase catagène : le poil a atteint sa taille finale et n’est plus actif.
• Phase télogène : les poils tombent avant d’être remplacés.

Contrairement aux cheveux, la pilosité est concentrée sur plusieurs zones du corps : aisselles, maillot, jambes, bras, mais aussi visage, torse et dos pour les hommes. La kératine contenue dans le poil lui confère sa consistance, tandis que la mélanine définit sa couleur. Avec les hormones androgènes, comme la testostérone, ces facteurs sont définis par l’hérédité et l’appartenance ethnique.

Quand les poils se rebellent

Qu’est-ce que la pilosité excessive et ses conséquences ?

Si nous ne sommes pas tous égaux face à la pilosité, celle-ci ne pose, généralement, pas de problèmes particuliers et surtout pas d’ordre médical. Mais dans certains cas rares, un homme ou une femme peut se retrouver avec un excès de poils qui devient alors gênant.

Cette hyperpilosité peut être généralisée ou concentrée sur une zone comme le dos, les bras ou le visage. Souvent bien vécue par les hommes, elle contrarie davantage les femmes, auprès desquelles, une pilosité excessive constitue un frein social et psychologique.

Outre ces aspects très personnels, l’hyperpilosité peut parfois être l’un des symptômes d’une maladie ou sa conséquence directe. 

Quelles en sont les causes ?

Une pilosité excessive peut avoir différentes, voire plusieurs causes :

• Hérédité : tout comme l’on peut hériter de la couleur des yeux de nos parents proches, on est également susceptibles de récupérer d’autres traits comme des maladies génétiques ou une pilosité excessive. On note qu’en Europe, celle-ci est plus souvent constatée chez les hommes et les femmes d’origine méditerranéenne.
• Hormones : un fort taux d’hormones masculines peut avoir pour effet  une pilosité très développée. 
• Pathologie : les deux précédentes causes n’ont pas nécessairement de conséquences sur le quotidien des personnes concernées, mais ce n’est pas le cas lorsque l’hyperpilosité est liée à une pathologie médicale.

Les cas les plus fréquents

Hypertrichose

L’hypertrichose se caractérise par l’apparition de poils absolument partout sur le corps ou uniquement sur certaines zones. Il s’agit, notamment, de parties qui ne présentent habituellement pas ou peu de poils, comme le visage, le buste ou le dos pour les femmes. Ceux-ci peuvent être fins et clairs comme drus, foncés et longs.

Les causes de l’hypertrichose ne sont jamais associées aux hormones masculines, mais peuvent provenir de :

• Complications du cancer (syndromes paranéoplasiques) 
• Utilisation de certains médicaments
• Présence d’un trouble systémique grave, comme le VIH ou les différents troubles alimentaires.
• Une lésion, friction ou inflammation au niveau d’une région cutanée précise

Hirsutisme

L’hirsutisme est une pathologie typique des femmes, chez lesquelles on observe une croissance excessive des poils sur les zones généralement masculines. On pense notamment au contour des lèvres, aux épaules, au torse ou à l’intérieur des cuisses. En plus d’être plus fournie que la norme, cette pilosité se révèle foncée et drue.

À l’inverse de l’hypertrichose, l’hirsutisme est souvent dû à la présence excessive des hormones androgènes ou à une sensibilité accrue aux taux de ces hormones, normalement présentes dans l’organisme féminin. Aussi, l’hirsutisme se manifeste par une virilisation, soit le développement de caractéristiques masculines.

Comment diagnostiquer une hypertrichose ?

Le diagnostic de l’hypertrichose revient à un.e endocrinologue ou un.e dermatologue. La patiente peut consulter dès l’apparition de signes avant-coureurs, comme le développement des muscles, une voix plus grave, des règles trop irrégulières, voire absentes, soudaine pilosité excessive. La consultation est très importante, puisque cette pathologie peut être un signe de tumeur cancéreuse.

Ainsi, le médecin réalise un examen clinique, puis suivent prise de sang, pour contrôler les taux d’hormones, échographie et IRM pour écarter le cancer pelvien. En cas de suspicion d’un syndrome de Cushing, on demandera également un examen d’urines.

Comment la traiter ?

Si l’origine de l’hyperpilosité est médicamenteuse, il suffit souvent de modifier le traitement. Si elle n’est pas liée à une augmentation du taux d’hormones masculines, l’élimination physique des poils suffit. Si, toutefois, la pilosité excessive est liée aux hormones androgènes, la patiente devra également se soumettre à une hormonothérapie. 

Dans le cas de l’hypertrichose, le traitement adapté est la dépilation temporaire ou l’épilation définitive des poils. Pour la première méthode il est possible d’utiliser une crème dépilatoire, un rasoir manuel, des bandes de cire ou un rasoir électrique, les deux derniers garantissant un résultat plus durable.

La seconde méthode est plus radicale, mais bien plus efficace. On s’oriente notamment vers l’épilation laser, qui garantit un résultat optimal après plusieurs séances. Les technologies modernes permettent de l’adapter à tous types de peaux et de la rendre quasi indolore.

Dans le cas d’un traitement sur ordonnance médicale, l’épilation laser peut être prise en charge en partie ou totalement par la Sécurité Sociale, ainsi que la mutuelle de la patiente.

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